C’est quoi le synopsis de Visions ?
Estelle (incarnée par Diane Kruger) est une pilote de ligne long-courrier. Elle vit confortablement au côté de son mari Guillaume (incarné par Mathieu Kassovitz). Tout basculera lorsqu’elle sera tourmentée par des rêves prémonitoires et retrouvera son ancien amour, Ana.
Alors, c’est bien Visions ?
C’est correct. Visions arrive à nous rendre fou à l’image du personnage principal. Cependant, le dénouement final est simpliste. Le film part d’une bonne idée, mais ne sait pas vraiment comment finir. Surtout qu’on ne nous laisse pas vraiment d’indices pour déceler la vérité.
Les points forts de Visions
Ya pas à dire, l’esthétique de Visions est travaillée. La photographie jongle avec des milieux clairs/obscurs, la saturation des couleurs et la netteté. Le principe est en parfaite symbiose avec le propos du film. Estelle est de plus en plus sujette à des hallucinations, et nous l’accompagnons visuellement dans sa plongée vers l’enfer. Tout est centré autour des yeux, du regard, de la vision.
Les méduses sont un élément du décor très présent et original. Elles sont riches en symboles. Vue du dessus (ou du dessous), on peut y voir un œil. Les méduses sont dissimulées dans la mer et c’est à leur contact que nous nous blessons. Ces créatures représentent un danger constant : même dans la mort, leur venin est encore actif. Une fois endolorie par une méduse, il y a cette crainte de se refaire agresser, une fois le pied dans l’eau.
Visions nous transmet parfaitement l’état d’Estelle tout au long du film. Il y a cette confusion systématique entre le rêve (ou le cauchemar) et la réalité. On peut ressentir une sensation proche du film dont il ne faut pas parler ou d’American Psycho. Le personnage n’a plus les pieds sur terre, se “téléporte” à des endroits et perd la notion du temps. La protagoniste est en proie à une paranoïa sévère, une forte culpabilité et un déni démesuré. Elle a aussi son côté pervers qui vient la contrarier en la poussant dans des zones de dangers.
Les points faibles de Visions
Visions nous laisse sur notre faim avec son explication finale. Elle n’est pas inintéressante mais arrive un peu par hasard. Le réalisateur ne nous a pas laissé d’indices plutôt dans le film pour préshot le dénouement. Là où Martin Scorsese avait totalement réussi son coup avec Shutter Island en 2010.
En clair, l’écriture pourrait être largement développée. On nous glisse quelques harengs rouges par-ci par-là, mais ils sont bien trop flagrants. Les dialogues ne semblent pas toujours très naturels. Parfois, le film sait qu’il est un film.
Bilan de Visions
Visions nous transporte bien dans son univers hypnotisant et lunaire. Visuellement riche, le film aurait tout à gagner en développant davantage son intrigue et sa résolution. Elle se place plutôt bien par rapport aux autres thrillers sortis cette année : Misanthrope et La Maleta. Pour un film français, le résultat peut plaire aux plus curieux.