C’est quoi le synopsis de Tehachapi ?
L’artiste français JR a rejoint la prison de haute sécurité de Tehachapi en Californie. Il a rassemblé des détenus volontaires pour participer à plusieurs projets artistiques et tisser des liens. A travers ce documentaire, JR nous présente différents profils de prisonniers qui veulent se racheter auprès de la société…
Alors, c’est bien Tehachapi ?
Tehachapi est un documentaire sincère et humain. Le milieu carcéral est un environnement opaque pour le grand public. Nous la percevons comme un enfer dans lequel les criminels doivent payer leur dette. Les détenus présentés savent qu’ils ont commis des crimes, souvent irréparables. La plupart d’entre eux sont présents depuis 10 ans voire 20 ans. Certains sont même condamnés jusqu’à leur décès ; ils acceptent que cela devienne leur maison. Les profils que nous rencontrons sont souvent des personnes qui ont pris de mauvaises décisions dans leur jeunesse ou adolescence.
Le documentaire met en exergue que donner du sens à sa vie est un vrai moteur pour accepter sa condition et donner le meilleur de soi-même pour s’en sortir. Il y a des histoires touchantes malgré les tragédies passées. Ce n’est pas un film qui cherche à excuser leurs actes, mais à leur donner une seconde chance. Tous les êtres humains commettent des erreurs et prennent de mauvaises décisions. La gravité de certains actes mérite la prison. JR offre une vision aux spectateurs pour s’immerger dans ce milieu, et oublier le statut de ces individus. Les profils présentés souhaitent se racheter et vivre en société au côté de leurs proches. Plusieurs thèmes sont abordés : la liberté, l’acceptation, la violence, la ségrégation, la rédemption. En accomplissant les projets proposés par l’artiste français, les prisonniers se fixent des objectifs pour ne pas retomber dans les dérives de leur jeunesse.
Bilan de Tehachapi
Tehachapi est un film qui fait du bien. Le documentaire nous fait relativiser sur notre condition, en tant que citoyen libre, aux travers des yeux des criminels. Ces derniers sont perçus comme des parjures ou des monstres qu’il faut écarter de la société à tout prix. Cependant, certains, avec de la bonne volonté, peuvent trouver le chemin de la rédemption. Il y a une énergie semblable à Je verrais toujours vos visages (2023) qui abordait la relation détenu-victime. On retrouve également un sentiment semblable au film Les Évadés (1994). Faites toujours de votre mieux et continuez d’avancer.