C’est quoi le synopsis de Love Lies Bleeding ?
Lou (incarnée par Kristen Stewart) s’occupe de sa salle de sport au Nouveau Mexique. Jackie (jouée par Katy O’Brian), une bodybuildeuse, arrive tout fraîchement dans le coin. Les deux femmes tombent éperdument amoureuse. Malheureusement, la tension familiale de Lou finit par céder et un climat de violence se déchaîne…
Alors, c’est bien Love Lies Bleeding ?
Love Lies Bleeding est un film qui sait jouer avec les codes du thriller tout en proposant des idées originales. Le scénario s’amuse avec le spectateur en surfant sur les non-dits, la brutalité des séquences, et le malaise ambiant. Plusieurs mystères planent sur les personnages et on reste attentif au moindre détail : ça donne du relief à l’ensemble.
Le jeu des acteurs est très convaincant. L’alchimie entre Kristen Stewart et Katy O’Brian fonctionne à merveille. L’emblématique Ed Harris envoie toujours autant de punch. Mention également à Dave Franco qui arrive à incarner un parfait salaud antipathique et frustré. Il y a peu de dialogues et les échanges sont courts. Presque toute la narration passe par le visuel et le non verbal. La réalisation est bien travaillée et accentue la narration sous tension. Les effets sonores semblent artificiels et créent un léger décalage. Cela peut être volontaire compte tenu du message qui se tient derrière cette histoire à l’apparence anodine.
C’est quoi le message de Love Lies Bleeding ?
Ne prenez pas de stéroïdes.
Plus sérieusement, plus qu’un message, on a droit à une vision de la part de la réalisatrice. Love Lies Bleeding tire plus de Titane (2021) que de Drive Away Dolls (2024). Ce n’est pas fantaisiste et colorée. Au contraire, c’est sombre et pesant. Il y a tout un rapport au corps et à l’esprit qui touche au body horror. C’est un film qui explore les monstres dans notre société. Quel est le cheminement de la déshumanisation et de l’antipathie ? Où se situe le point de rupture entre l’humain et le monstre ? Lou est un personnage au passé nébuleux. C’est un monstre repenti. Là où Jackie va se changer en monstre ; le propos est appuyé par son apparence de bodybuildeuse puissante. “Le corps est la représentation de l’esprit”. Est-ce que le monstre a une apparence propre ? Pas vraiment. Les monstres les plus odieux sont patients et stratégiques ; ils participent indirectement à leurs atrocités en laissant les autres monstres s’en occuper. En clair, c’est le diable qui tire les ficelles et il est difficile de s’en détacher. Les deux héroïnes sont liées par un amour passionnel immédiat. Malheureusement, Jackie est tombée au mauvais endroit, au mauvais moment. Les événements qui s’ensuivent vont la plonger au cœur de l’enfer. Les addictions intensifient ce cercle vicieux : les stéroïdes, la cigarette, le sex, etc. Ils arrivent à dissimuler les angoisses de la réalité, mais seulement pour un temps. L’amour aide à surpasser les épreuves. Est-ce que le monstre peut accomplir le bien en usant du mal ? Love Lies Bleeding interroge sur la nature même des êtres humains.
Bilan de Love Lies Bleeding
Love Lies Bleeding est un bon divertissement violent et mature tout en proposant un discours profond. Les studios A24 ont une nouvelle fois distribué un film original. Nous restons attentifs aux futurs longs-métrages de la réalisatrice et scénariste Rose Glass.