C’est quoi le synopsis du Deuxième Acte ?
Florence (jouée par Léa Seydoux) est follement amoureuse de David (incarné par Louis Garrel). En direction de son rendez-vous et accompagné par son ami Willy (joué par Raphaël Quenard), David tente de le persuader de séduire Florence pour qu’elle le laisse tranquille. Ils découvrent que Guillaume (incarné par Vincent Lindon), le père de Florence, va assister à l’entrevue.
Alors, c’est bien le Deuxième Acte ?
Le nouveau film de Quentin Dupieux a le mérite d’interroger. Après l’excellent Yannick (2023) et l’ésotérique Daaaaaali! (2024), le réalisateur met le doigt sur les nombreuses problématiques pesant sur l’industrie du cinéma. Ce qui est intéressant, c’est que l’on se porte davantage sur le discours que le film en lui-même. L’histoire a été faite pour être anecdotique : oubliez le synopsis. Les acteurs ont un rôle multiple qui fait la bascule entre la fiction et le réel. On passe un bon moment, en souriant et rigolant des thématiques abordées. L’humour sert à porter un message, non ?
C’est quoi le message du Deuxième Acte ?
Quentin Dupieux y va franco en dévoilant explicitement tous les problèmes qui rongent le cinéma : les idéologies et la cancel culture, la puissance médiatique et narrative, l’arrogance et l’opportunisme. Le cinéma ne servirait plus à rien ? Avec les conflits armés et les crises majeures, en quoi un film peut faire la différence ?
“Le Titanic coule et nous continuons de jouer.”
Avec l’arrivée de l’IA et toutes les complications qu’elle engendre dans le milieu cinématographique, la question peut se poser. Demain, la machine sera en mesure d’ajuster, de corriger ou d’adapter des long-métrages selon la volonté des individus. Pour se raccorder à notre bulle sociale, elle sera peut-être capable de standardiser nos envies audiovisuelles. Ne sommes-nous pas les figurants de notre propre film ? Les salles se vident. Les grosses productions ont essuyé de lourdes pertes financières et qualitatives. Alors, à quoi ça sert finalement ?
Le cinéma obéit à des besoins de divertissement, d’instruction et d’inspiration. Il transcende et fait rêver. Mais tout cela tourne au cauchemar. Le spectateur est soumis à ce changement. Le narratif l’emporte sur la réalité. Mais est-ce que cela dédouane pour autant la responsabilité des productions ? Sûrement pas. C’est à eux d’inverser la tendance, et à nous de les accompagner.
Bilan du Deuxième Acte
Le Deuxième Acte est un coup de pied dans la fourmilière. C’est volontairement grossier. En 1h20 de film, Quentin Dupieux remet en question l’intérêt et la responsabilité de l’industrie du cinéma, sans donner de solutions. Le message est plutôt pessimiste, mais il s’agit de garder espoir et de toujours faire de son mieux.