C’est quoi le synopsis de Running man ?
Dans un futur proche aux USA, Ben Richards (Glen Powell) est un homme en difficulté financière. Avec sa femme et sa petite fille de 2 ans, ils n’ont pas les moyens de subvenir convenablement à leurs besoins. Ben, de nature colérique, décide de s’inscrire au jeu télévisé “Running Man”. Pendant 30 jours, il doit survivre face aux citoyens hostiles et à des soldats invétérés. Chaque jour, il empoche une somme d’argent importante pour aider sa famille. Va-t-il s’en sortir ?
Est-ce que Running man vaut le coup ?
Edgar Wright nous pond un remake du film éponyme (que je n’ai pas vu), avec un Glen Powell chargé à bloc, remplaçant le mastodonte Arnold Schwarzenegger. Ce nouvel opus de Running Man nous renvoie un contexte d’anticipation dystopique, qui pourrait rappeler les Hunger Games. Pendant 2 heures, on suit Ben dans des situations plus ou moins spectaculaires, mettant sa vie à rude épreuve. Il se dissimule, doit adapter sa tactique face à l’adversité et (souvent) se battre pour repousser ses assaillants. Le film réussit très bien à dépeindre la décadence de la société occidentale qui a plongé dans la sur-consommation, en passant au-delà du capitalisme : on est littéralement dans une politique de rentier. La classe moyenne a complètement disparu. Soit vous êtes riches, soit vous êtes pauvres. Le jeu télévisé est globalement bien mis en scène ; on pourrait faire un parallèle avec La Ballade du Serpent et de l’Oiseau Chanteur qui mettait en lumière la vision marketing de la diffusion d’une émission extrême. On sait que Mr Beast existe dans le paysage YouTube. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’il n’y ait un enjeu mortel dans ses futures vidéos. Tout est fait pour générer de la visibilité et de l’audimat.
Dans cette version de l’Amérique au bord de la guerre civile, les corporations possèdent les forces armées et contrôlent l’information. La désinformation au service de la performance publicitaire et financière. Avoir la main mise sur les foules, c’est influencer les opinions. Et le film ne se prive pas de montrer tous les vices et manœuvres malhonnêtes pour avoir le public dans sa poche, notamment en utilisant la puissance de l’IA pour changer les discours. Par conséquent, on peut facilement créer des tensions et diffuser de la haine entre les différents milieux sociaux. Tout n’est qu’une illusion, et certaines séquences sont suffisamment bien ficelées pour se rendre compte de son absurdité. Pour rappel, en France, il existe des lois pour protéger les consommateurs des dérives publicitaires. Pourquoi ? Parce que certaines pratiques consistent à stimuler nos bas instincts (la nostalgie par exemple) et en jouant sur l’irrationnel pour passer à la caisse. On surfe entre 1984, Le meilleur des mondes et Fahrenheit 451.
Glen Powell en fait des caisses, mais ça fonctionne. Il est le plus efficace au début et à la fin, avec un petit coup de mou au milieu du film. Running Man aurait gagné à pousser le vice colérique de Ben Richards pour en faire une figure allégorique de la révolte, à l’image de V pour Vendetta. Les side-kick jouent leur rôle, sans extravagance complémentaire. Je retiens simplement que Michael Cera fait une apparition complètement perchée, qui nous sort un peu de l’ambiance sous tension. Autrement, Katy O’Brian, Emilia Jones ou Daniel Ezra ne restent pas suffisamment à l’écran pour créer de l’attachement. Les relations restent relativement artificielles.
Que retenir de Running man ?
Running Man est un bon film d’action qui remet en question l’organisation de la société qui contrôle la vérité. Il est très explicite, voire prévisible, mais pas trop pour comprendre sur quel terrain il veut nous emmener, sans nous ennuyer. Dans un registre proche, axé thriller, je vous recommande Chien 51 avec Adèle Exarchopoulos et Gilles Lellouche.