Critique : Race for Glory Audi vs Lancia (2024) – en roue libre

Race for Glory n’est pas terrible. Il y a une dissonance entre ce que l’on nous promet (une rivalité forte, une tension débordante, de la créativité) et ce qui est proposé (le suivi d’un responsable antipathique). Je me fiche que ça colle avec la véracité des faits : on est au cinéma ! Le studio lui-même l’affirme. Et pourtant, Audi vs Lancia manque de punch, de rythme et de pression. Il veut raconter beaucoup de choses et part dans tous les sens. De plus, l’écurie italienne occupe 90% du temps d’écran, laissant les miettes aux allemands. On a plus l’impression de lire une page wikipédia qu’un long-métrage qui assume son axe narratif. C’est dommage. Les costumes, les voitures et les décors transpirent la classe. Les acteurs kiffent le moment. Le fait de switcher entre plusieurs langues est super satisfaisant et organique.

Pour être honnête, je pensais voir un film où l’on passe des deux côtés, avec la construction des voitures et leurs améliorations tout au long des étapes. La rivalité et la tension entre les deux responsables. Les séquences de course manquent de visibilité et de clarté : on ne profite de rien. Où sont passés les pieds sur les accélérateurs, les talons pointes, les leviers de vitesse qui font des va-et-vient, des gros moteurs qui vibrent, des roues au contact de l’asphalte. Imaginez un instant que l’on applique la réalisation d’Initial D (1998) à Race for Glory. Qu’on vienne pas me dire que c’est ennuyant de voir un film avec des voitures qui se font la course. Mad Max Fury Road (2015) est un exemple à suivre en termes de narration, de rythme et de cadrage. La fin laisse un goût amer. Où sont les risques, la tension et le spectacle ? Pas ici en tout cas.