C’est quoi le synopsis de Ça tourne à Séoul ?
En 1970 à Séoul, le réalisateur Kim (incarné par Song Kang-Ho) veut retourner des scènes de son film, estimant que son nouveau script le classera au rang de chef d’œuvre du cinéma. Malheureusement, tout ne se déroule pas comme prévu. Les acteurs sont irritants, la production est hystérique, et les autorités de censure interviennent. Kim doit surmonter ces obstacles pour achever son film…
Alors, c’est bien Ça tourne à Séoul ?
Ça tourne à Séoul est très sympathique. Il arrive bien à nous immerger, tant les acteurs sont époustouflants et l’ambiance réussie. Un film est difficile à faire. Ça tourne à Séoul est un témoignage, un behind the scene de la réalisation d’un long-métrage. Kim est un personnage complexe, qui doit concilier ses idées et les besoins de toute son équipe. Ça tourne à Séoul a ce goût de quasi nanar assumé tant les péripéties semblent grotesques et amusantes. Les acteurs de Kim se confondent avec leur personnage. Tout est représenté avec de grands gestes, des dialogues à punchline et une mise en scène presque théâtrale. L’utilisation de l’espace, le découpage et la lumière sont maîtrisés. On sent vraiment que le cinéma coréen se démarque de celui d’Hollywood. Chaque plan est pensé intelligemment et rien n’est laissé au hasard.
Un film dans le film
C’est la grande mode en ce moment. Les réalisateurs sont si passionnés par leur domaine qu’ils nous montrent comment ils font leurs films : Coupez ! (2022), Le livre des solutions (2023), Babylon (2022), Once upon a Time in Hollywood (2019), etc. Ça tourne à Séoul switch entre le monde de la réalisation chaotique et le film tourné parfaitement calibré. La réalité fait bien plus mal que la fiction. On découvre les métiers du cinéma qui se cachent derrière la caméra : les techniciens de la lumière et du son, les décorateurs, les costumiers, les maquilleurs, le cadreur, le directeur photo, les machinistes, la production, etc.
Les personnages ont chacun leurs personnalités, motivations et craintes. Kim doute de lui : est-il un génie ou une fraude ? Pourquoi tout tourne en sa défaveur ? Jusqu’où est-il prêt à aller pour terminer son œuvre ? La production est tiraillée. D’un côté, la patronne qui ne comprend pas cette décision, et de l’autre, la future cheffe qui estime que ce changement élèvera le film au rang de chef d’œuvre. Puis, les acteurs font des caprices due à la direction artistique des personnages. Le film de Kim aborde des thématiques visionnaires en 1970, en plaçant la femme au centre de son histoire, dans une ambiance horrifique (qui rappelle par moment des séquences de l’auteur japonais Junji Ito).
Bilan de Ça tourne à Séoul
Ça tourne à Séoul réussit à nous divertir et nous instruire. Le film nous transmet plusieurs messages et surtout son amour pour le cinéma. Les longs-métrages coréens se démarquent vraiment de toutes les autres sorties américaines. La réalisation est millimétrée, les acteurs sont expressifs et se donnent à fond, et l’ensemble se regarde avec plaisir.