C’est quoi le synopsis de The Killer ?
Nous sommes plongés dans l’esprit d’un tueur à gage. Après une mission, le tueur (joué par Michael Fassbender), froid et solitaire, se lance dans une quête de vengeance. En usant de ses techniques de professionnel, il va remonter la piste de malfrats pour les éliminer…
Alors, c’est bien The Killer ?
Ça ne plaira pas à tout le monde. The Killer est un film centré sur les pensées du personnage plus que sur l’action à l’écran. Il prend son temps, le rythme est lent. On est plongé dans l’esprit d’un tueur professionnel. Le protagoniste est froid, silencieux et antipathique. La thématique de la vengeance est pertinente sur le papier : la raison infaillible et les émotions spontanées entrent en conflit. Le résultat n’est pas aussi spectaculaire qu’on peut s’y attendre. La mise en scène est simple et très cutée. On a droit à quelques plans bien travaillés. Le découpage en plusieurs chapitres ressemble à des missions de jeu vidéo ou à des tomes de BD (à l’image de l’œuvre éponyme). The Killer reste humain, terre à terre, sans prétention. Michael Fassbender remplit très bien son rôle. Avec peu de dialogues, il nous transmet ses intentions par son regard, ses gestes et sa posture : un véritable artiste.
Introspection d’un tueur professionnel
Les trois quarts de The Killer sont couverts par une voix off, à l’instar de Fight Club (1999). On découvre le protagoniste lors de sa longue tirade du début. C’est quelqu’un qui se veut neutre, qui ne pose pas de questions : il fait son travail, c’est tout. Le tueur rappelle Léon (1994), John Wick (2014), et surtout le jeu vidéo Hitman Absolution (2012). Ce dernier partage beaucoup de points communs. L’agent 47 et le tueur sont des personnages distants et effacés : ils n’ont pas d’identité. Sous leur couverture de Monsieur-tout-le-monde, ce sont des assassins minutieux. Cependant, ils restent des humains. Ils sont faillibles et peuvent faire des erreurs. Ils sont tentés entre la raison et l’émotion. Finalement, leurs déguisements ne sont qu’un reflet de leur personnalité. Ce ne sont pas des machines qui ont la possibilité d’être parfaitement neutre. Ils ont une personnalité, des goûts, des préférences. En vérité, on se fiche pas mal de la quête de vengeance en elle-même. Ce qui nous importe, c’est de savoir si le tueur va éliminer tous les témoins qu’il croise : “Ne fais confiance à personne si tu veux réussir.” A noter que Michael Fassbender partage la même VF que Keanu Reeves et Brad Pitt, à savoir Jean-Pierre Michaël.
Bilan de The Killer
The Killer n’est pas le meilleur film de David Fincher. Il reste intéressant à regarder mais pas nécessaire. On pourrait même écouter l’œuvre sans la regarder : l’expérience serait proche.