C’est quoi le synopsis de Second Tour ?
La journaliste Mlle Pove (jouée par Cécile de France) et son caméraman Gus (incarné par Nicolas Marié) sont réquisitionnés par leur chaîne d’informations afin de suivre Pierre-Henry Mercier, le candidat favori à la présidentielle (joué par Albert Dupontel) lors de l’entre-deux tours. La journaliste et son équipier vont mener l’enquête pour découvrir les véritables intentions du politicien…
Alors, c’est bien Second Tour ?
Second Tour a de nombreuses qualités. Albert Dupontel revient à la charge après le multiple césarisé Adieu les cons (2020). La réalisation est au petit soin. Chaque scène est réfléchie et travaillée. Dupontel brille par son jeu de l’espace, du cadre et de la lumière. Le découpage de l’image est maîtrisé. On sent qu’il s’amuse dans l’écriture de ses personnages et des dialogues. L’alchimie entre Cécile de France et Nicolas Marié fonctionne à merveille. L’une étant la journaliste fouineuse et désabusée et l’autre le jobard qui suit les combines. Les acteurs jouent très bien et on s’immerge dans leurs péripéties. Albert Dupontel réussit très bien son jeu en usant de l’humour pour faire passer la sombre pilule, à l’image de son précédent film.
Un message facile ?
Second Tour est scindé en deux parties. La première est bien rythmée, frénétique et riche en punchline. On suit l’enquête des deux journalistes. Puis, lors de la seconde partie, le film redémarre lentement et nous perd un peu. La perception de l’action (ou de l’inaction, comme vous voulez) des politiciens est au cœur du sujet. Ce point de vue reste assez naïf et bilatéral. Second Tour oppose deux idées : les méchants capitalistes traditionalistes contre les gentils protecteurs de l’environnement. C’est un film qui cherche à dénoncer, mais n’est pas très subtil. La réalité est bien plus complexe et nuancée, et ce n’est pas en 1h45 que la question environnementale peut être réglée. Personne (de sensé) ne décide d’être volontairement mauvais envers la planète. Là où Dupontel a vu juste, c’est l’abstention qui l’emporte. Les gens ne votent plus, car ils ne croient plus aux discours des politiques. Le réalisateur pointe également du doigt la difficulté de changer le système. Étrangement, il continue de poursuivre jusqu’à la fin du film avec une vision candide – personnifiée par un des personnages. Finalement, on peut interpréter cela comme un souhait et non comme une évidence.
Bilan de Second Tour
Second Tour n’est pas aussi impactant que son prédécesseur. Il se rapproche de Don’t Look Up (2021) et du Visiteur du futur (2022), par leur thématique et leur ambiance. Il reste un divertissement correct qui glisse un message politique centré sur l’environnement.