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Critique : Mickey 17 (2025) – qu’est-ce que ça fait de mourir ?

Mickey 17 est une comédie noire de science-fiction, sortie le 5 mars 2025 au cinéma, réalisée par Bong Joon-ho.
Sommaire

C’est quoi le synopsis de Mickey 17 ?

Mickey (incarné par Robert Pattinson) est un humain remplaçable : à chaque fois qu’il meurt, il est réimprimé. Il embarque à bord d’un vaisseau de colon à destination de la planète hospitalière Niflheim. Il devient le cobaye idéal pour tester diverses situations (mortelles) dans l’espace ou sur leur nouvelle terre d’accueil. Un jour, alors qu’il est censé être mort, un nouveau clone est imprimé. Deux versions de Mickey sont en circulation, mais cette opération est formellement interdite…

Est-ce que Mickey 17 vaut le coup ?

Bong Joon-ho, le réalisateur de Parasite (2019), revient avec Mickey 17 : une comédie noire de science-fiction. Sur le plan technique, c’est brillamment exécuté. La direction artistique est réussie. On croit au monde qu’il a créé : en plus d’être élégant, il arrive à produire un sentiment d’étrangeté dans la familiarité. Les effets spéciaux sont très bien intégrés à l’image. La présence des deux Robert Pattinson est bluffante.

Un excellent jeu d'acteur ?

Le jeu d’acteur de Robert Pattinson est extrêmement convaincant. Il incarne un candide docile qui accepte son sort, malgré la terreur qui l’habite à chacune de ses morts. Il porte en grande partie le projet avec lui. D’autant plus que son partenaire n’est autre que lui. Une version plus agressive et rebelle : une protestation de toutes ses frustrations. Leur duo fonctionne à merveille, mais manque de profondeur dans la deuxième heure du film. Malheureusement, les deux principales figures féminines ont droit à une exploitation maladroite de leur personnage.

Nasha, jouée par Naomi Ackie, est une agente de sécurité complètement barje : elle est agressive, jalouse et obsédée par le sexe. Elle est prise immédiatement d’affection pour Mickey, sans vraiment que l’on comprenne leur relation. Malgré ses pulsions, on lui attribue un rôle plus tard dans le récit. Quant à Kai, incarnée par 

Anamaria Vartolomei, elle est également une figure d’autorité, mais suit la même trame que Nasha. Par conséquent, on ne voit pas de réel contraste entre ces deux rôles. Leur seule interaction est une dispute autour des relations sexuelles avec Mickey. Sérieusement ? Il y a un aspect très pervers autour de Nasha et Kai, qui aurait pu explorer d’autres axes plus intéressants.

Enfin, l’antagoniste, joué par Mark Ruffalo, représente parfaitement le dictateur démocratique narcissique, minable et manipulable. C’est un raté élevé au rang de héros par les caméras.

Un concept partiellement exploité ?

La première heure de Mickey 17 est la plus intéressante : on découvre le concept et les différents personnages. Le deuxième acte du film prend un tournant pas spécialement attendu. Là où on aurait pu développer davantage la problématique du clonage, du deuil, de la mort et de l’identité, le film prend le parti d’approfondir la question de l’autre et de l’inconnu. On a ce sentiment très étrange de voir deux films différents, comme deux épisodes d’une même série, avec une saison d’écart. Pourtant, Mickey 17 est un excellent long métrage, c’est tout le paradoxe. Certains y trouveront leur compte, d’autres, comme moi, constateront que quelque chose cloche.

Que retenir de Mickey 17 ?

Mickey 17 est un film très convaincant, rempli d’excellentes idées. L’esthétique et la technique sont les plus grandes forces de l’œuvre. Cependant, il est possible de ressentir un écart entre la promesse et la réalité. Foncez le voir pour vous faire votre avis : Robert Pattinson crève l’écran.