C’est quoi le synopsis de l'Empire ?
Dans un village de pêcheurs du nord de la France, un bébé mystérieux est la source d’un conflit opposant des forces extraterrestres du bien et du mal. Qui va triompher dans cette lutte pittoresque et mystique ?
Alors, c’est bien l'Empire ?
L’Empire est absurde. Bruno Dumont a écrit un scénario pour les allumés. Le contexte et la mise en scène rendent le sujet comique et satirique. L’écriture et l’interprétation des personnages sont ridicules. Et c’est volontaire ! Ce n’est pas un film à prendre au sérieux en façade. Il y a une atmosphère cheap. Ça fait très amateur. Tout le monde est complice d’une débilité hors norme mais maîtrisée. On croirait presque à une intro pour un épisode de WTC.
Ce qui est frappant, c’est que la réalisation est vraiment bonne. La photographie et les choix visuels sont soignés. Les effets spéciaux sont surprenants pour un film français. De grands acteurs et actrices ont leur place dans le film : Fabrice Luchini, Camille Cottin, Lyna Khoudri. Il y a ce 3ème degré où les comédiens s’efforcent à mal jouer. Brandon Vlieghe performe avec une élocution dérisoire.
Dans ce nuage d’absurdité et de ridicule se cache un message plutôt sympa. Le bien et le mal sont des courants multiversels et spirituels. Les extraterrestres embrassent ces notions en l’absence d’une forme charnelle. Ce sont des symboles. Une fois sur Terre, les aliens prennent une forme humaine. Ils se rendent compte de la nuance et du libre-arbitre ; un peu à la manière d’un Adam et Eve qui goûtent le fruit défendu. Les gens ne sont pas fondamentalement et individuellement bons ou mauvais. Il faut arrêter de partir en croisade au nom d’un camp. Les humains sont libres. La bonté peut être maladive et le mal corrompt. C’est quelque part une ode à la passion et l’amour. Les formes cohabitent, les esprits se confrontent.
Bilan de l'Empire
L’Empire reste un film sympathique sans être transcendant. On rigole de l’instant en se demandant “qu’est-ce que je fais là ?”. C’est perché comme Daaaaaali! de Quentin Dupieux. C’est plus de l’ordre de la private joke, qu’un véritable film de cinéma.