Critique : Borderlands (2024) – un film fait avec passion ?

Malgré toute la bonne volonté qu’il y a dans ce film, Borderlands est plutôt mauvais. Il faut bien comprendre que la franchise de Gearbox Software a créé l’équivalent des Gardiens de la Galaxie en jeu vidéo. Dans un monde désolé à la Mad Max où les couleurs saturées pullulent, le film arrive assez bien à planter le décor. On est immergé sur la planète Pandore. En tant que fan, on prend beaucoup de plaisir à apprécier les efforts visuels. En tant que cinéaste, on constate rapidement la flopée de 3D et de scènes en fond vert, qui a tendance à rendre moins spectaculaire le tout. Il y a un côté ringard et retardé comme les deux opus de Rebel Moon : c’est de la science-fiction d’action d’il y a 15 ans. On dirait un fan film.

Là où Borderlands souffre le plus, c’est sur le plan narratif. Le scénario est découpé en format post-it. Je n’ai rien contre le fait de remanier l’histoire des jeux vidéo, mais les choix manquent d’enjeux et le ton n’est pas adapté. La saga éponyme dégage de l’épic et de la surenchère qui sont ponctués par un humour noir. Dans ce long-métrage, on essaie de nous faire passer des émotions contradictoires et enfantines. L’aspect dramatique est vraiment raté. Le casting est presque réussi à l’exception de Cate Blanchett, qui semble tout droit sortie d’une convention de pop culture. C’est très étrange d’avoir fait vieillir Lillith et pas les autres personnages. Roland et Claptrap sont les seuls protagonistes qui semblent vraiment présents dans le film.